FRANCE: L’avortement est-il encore un droit?

(Huffington Post, Just a Little Girl)

by Cecilia B

Hier, c’était la journée mondiale du droit à l’avortement Un droit, âprement acquis. Après les aiguilles à tricoter, les ventouses, et autres cocktails de plantes, après les avortements auto-induits ou ceux pratiqués par faiseuses d’ange, avorter est devenu un droit français en 1975, entle cadré par une pratique médicale sûre, gratuite, respectant l’anonymat et l’intégrité physique des femmes. A condition de montrer qu’elle était en situation de détresse -condition absurde fort heureusement abrogée il y a peu, provoquant les cris d’orfraie de la droite conservatrice- la femme pouvait disposer librement de son ventre.
Non ce n’est pas la panacée d’avorter, ce n’est pas une partie de plaisir, ni une fête ou un rite sacrificiel des rebuts de l’humanité. Avorter est un choix, une liberté à disposer de soi et de son corps -un droit que par défaut aucun homme ne s’est jamais vu refusé, cet homme qui ne connaît pas dans sa chair ce lien qui enchaîne le sexe à la grossesse.
Avorter est un droit. Cela signifie que les femmes peuvent y avoir légalement recours quand elles en conçoivent la nécessité. On n’avorte pas sur un coup de tête, ou pour s’amuser. On avorte parce qu’on estime, en toute conscience, qu’on ne peut mener à bien cette grossesse et cette maternité. On n’avorte pas par faiblesse, par inhumanité, par bêtise, ou par lâcheté. On avorte parce que notre ventre nous appartient et qu’aucun autre humain n’a le droit de nous imposer ce qui doit ou non s’y dérouler -ni médecin, ni mari, ni agresseur, pas même la bienséance.
J’ai avorté. C’était un tabou…

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